Aujourd’hui je voudrais partager avec vous ma rencontre à la fois poétique et inspirante, avec Olivier et Nadia de chez De la luce. De la luce est un superbe magasin contemporain alliant aussi bien l’art de table aux bijoux que le prêt à porter à la décoration d’intérieure. Un espace en perpétuelle mouvance, sans cesse en quête de renouveau qui propose à ses clients des produits sélectionnés avec sincérité et amour, au gré des saisons. 

Pour tous ceux qui n’ont pas eu la chance de voir la scénographie Déjeuner suspendu sur l’herbe qui s’achève dans les prochains jours, vous pourrez la découvrir en photos tout au long de notre interview. Bonne lecture !

Racontez nous votre histoire Olivier, comment vous est venue l’idée de créer De la Luce?

De la luce est la résultante de plusieurs variables. J’ai créé il y a 10 ans, une marque de bijoux en argent pour femmes et pour hommes qui s’appelle De la luce. Au bout de 2 ou 3 ans, je me suis dit que ce serait bien d’avoir une boutique atelier. Je voulais quitter mon chez moi et aller tous les jours au travail, c’était important (physiquement et mentalement) de pouvoir faire le distinguo entre mon travail et ma vie privée.

J’ai trouvé un premier local ici à Saint Roch. J’ai vu ce local du 16ème siècle un vendredi, et le lundi suivant je remplissais les papiers pour pouvoir m’installer dedans. L’esprit initial était d’en faire une boutique atelier, mais très vite le local est devenu uniquement une boutique. Puis, je me suis dit qu’il serait bien de présenter mes bijoux mais aussi des objets que j’affectionne. Trois mois après l’ouverture, il y avait à peine une vingtaine de produits.

Expliquez nous votre concept 

Le concept est très simple. Je fabrique ce que j’aime bien, donc je cherche, j’achète et je revends ce que j’aime bien. Tout part des tripes et non de la tête. Si la matière, la coupe, la distribution est particulière, je prends. Je ne m’interdis rien. On trouve donc des chaussures, de la lumière, de l’art de la table, des objets de décoration, du vêtement et même de la musique chez De la luce.

Il y a 8 ans j’ai donc pris possession du local pour en faire une boutique, puis il y a 5 ou 6 ans, j’ai racheté le magasin d’à côté pour pouvoir agrandir l’espace. J’ai actuellement 100m2 exploitables plus une arrière boutique de 50m2 très fraîche l’été (rires).

Présentez nous votre équipe

En ce qui concerne mon équipe, je n’ai jamais travaillé seul. Aujourd’hui je travaille avec Nadia (collaboration d’achat, de mise en scène et de vente). On achète ensemble, on essaie de créer des univers ensemble. C’est bien d’avoir 4 yeux au lieu de 2 et d’avoir une autre sensibilité. On ne fait rien tout seul, c’est un partage, c’est important.

Quels sont les retours clients? Que préfèrent-ils dans votre concept?

Les clients aiment la mixité. Parfois ils sont un peu gênés de ne pas retrouver les même articles ou la même disposition des choses qu’ils ont vues, mais c’est bien parce que ça leur permet de découvrir continuellement de nouvelles choses. Dans De la luce, il n’y a pas véritablement de concept, il n’y a pas de cohérence, il n’y a pas de gestion commerciale.

On fonctionne encore une fois avec les tripes et non avec la tête.

Ce n’est pas parce que le produit A fonctionne bien, qu’on va proposer un produit A bis, de toutes les tailles etc, ect. Si la prochaine saison est sur un autre thème, on ne le reprendra pas par exemple.

L’unité globale est plus importante que chaque petit produit. On vend des produits qui ne sont pas indispensables, on vend des produits coup de coeur. On a tous tendance à prendre peu de temps aujourd’hui mais quand on en a on veut aller dans un bel endroit. On tend à se faire plaisir moins fréquemment mais mieux. Et c’est ce que De la luce offre.

J’ai 43 ans et j’ai envie d’acheter des pièces qui soient en accord avec ce que j’ai vécu, en accord avec ce que j’aime. Je ne veux pas faire du luxe, je veux faire du soigné, de l’accessible.

Quelles sont vos ambitions à moyen terme? long terme?

Ouvrir une franchise de 30 boutiques (rires). Pas du tout, la volonté de De la luce est de croitre bien entendu, mais aussi de grandir en même temps que la ville.

On soutient notre rythme d’achat pour montrer que l’on peu trouver des vêtements et des produits autres. On veut continuer dans cette voie là, proposer une offre toujours renouvelée et continuer à mettre en place des installations de 2 mois. Au cours de ces installations, on réaménage tout l’espace, on le repense et on essaie de créer de réels univers.

Economiquement parlant, on a une petite montagne à passer, on a mis l’essence, le moteur, et on va essayer de passer le col ! Pour nous c’est important même pour la ville. On veut montrer aux montpelliérains qu’il y a de belles choses à voir et à découvrir.

Si je le pouvais, j’aimerais bien travailler avec des écoles de design et d’architecture pour donner un projet d’étude aux étudiants afin de leur permettre de réaliser un travail pour De la luce. Ils pourraient faire des installations extraordinaires ! Il me paraît essentiel de tendre la main aux jeunes talents. Transmettre l’opportunité de se faire connaître. C’est comme ça que les plus grands designers ont été mis au devant de la scène.

Avez vous une information en avant première à partager avec nous?

La prochaine installation que vous pourrez découvrir le 5septembre.

Voulez-vous adresser un petit mot aux lecteurs du blog Off?

Si tu achètes vraiment pour toi cela veut dire que tu offres à ton prochain, que tu as choisi sans tricher auprès de gens qui en valent la peine. Quand je choisis un produit, je l’achète parce que celui qui le vend me plaît aussi.

Je vais essayer de le montrer comme j’aimerais qu’on me le montre. Le beau n’est pas fatalement cher. C’est l’attention et la quantité de travail qui va le souligner. Il faut toujours avoir cette volonté de proposer en toute honnêteté une pièce. Les gens le sentent et peuvent se reconnaitre dans une pièce. C’est cette proximité là qui est intéressante. Cette pièce là, c’est moi.

On laisse beaucoup les gens faire ici. Bien sûr, on est là pour conseiller et aider, mais il nous paraît important que les gens puissent tutoyer les pièces et obtenir cette proximité avec elles. Une pièce ne permet pas de se sentir beau, elle permet de se sentir bien.

Nadia: chez De la luce, un objet n’est jamais là par hasard, on ne se dit jamais qu’il va se vendre facilement, on se dit que l’objet va être plaisant à vendre. Nous proposons très peu de marque. La symbolique de l’objet n’est pas derrière la marque, mais derrière le savoir faire, la personne qui l’a créée.

Nous n’avons pas l’impression de travailler. Le fait de vivre De la luce comme on l’entend nous permet de vivre les choses comme une fête. A chaque fois que l’on reçoit un carton Olivier est comme un enfant, il bout de l’intérieur alors que moi j’ouvre religieusement et silencieusement les cartons. J’accueille la chose de manière concentrée et je savoure.

Lorsque l’on prépare une installation, nous retirons absolument tout de la pièce pour tout recommencer. C’est une nouvelle découverte à chaque fois et c’est cela que l’on aime. C’est beaucoup de travail (3 jours pour tout mettre en place), mais à chaque fois que l’on réouvre la boutique c’est comme une fête.

Contact

2 Rue Saint-Côme, 34000 Montpellier / 04 67 06 90 75

Ouvert du mardi au vendredi de 11h à 19h et le samedi de 10h à 19h

Facebook : De la luce